Le Outlaw (Navire de Blacks-scorpion et Carina)

Une fois que Blacks se fut éloigné, Courte Patte entra dans la pièce. Elle se dirigea vers le pirate trempé et lui dit:

- Venez, je vais vous aider à marcher jusqu'à la cabine que je vous ai préparée.

Elle l'attrapa par la hanche et sortit en marchant doucement avec lui. Ils marchèrent sans parler.

- Il faudrait que vous changiez de vêtements sinon vous allez prendre froid en plus de ça. Je vais vous aider.

Elle lui retira sa veste, sa chemise et son pantalon puis lui dit:

- Le reste, je vous laisse faire... (avec un petit clin d'oeil) Enfilez cette robe de chambre pour ne pas prendre froid. Allongez-vous sur le lit, je reviens, je vais vous chercher des vêtements propres.

- Merc...

Courte Patte était déjà sortie avant qu'il n'ait pu parler.

Courte Patte revint, les bras chargés de vêtements sur lesquels se trouvait une affiche roulée. Elle posa le tout sur le lit.

Elle se laissa soudainement submerger par ses émotions et tomba à genoux au pied du lit en pleurant.

- E... excusez-moi... mon... monsieur S... Sark... Je... tout est ma faute. C'est moi qui vous ai fait venir, MOI! C... c'est de ma faute tous ces malheurs qui arrivent... Tout ça pour du foutu or, de l'or dont je n'ai même pas besoin... Surtout que vous n'avez pas l'air du méchant criminel assoiffé de sang que l'on décrit. Tenez, prenez cette affiche et brûlez-là! Je ne veux plus la voir!

Elle lui tendit l'affiche qui était sur le lit. Sark la déroula et vit un dessin de lui où il était en effet très reconnaissable.

Après avoir été repêché, Sark avait succombé aux douleurs qui le tiraillaient et perdit petit à petit conscience mais dut se resaisir lorsqu'on lui demanda de monter sur un plus grand navire. Apparemment, cela devait être le bateau qui avait affronté l'Intrépide... et en avait survécu surtout... Un homme d'une grande prestance s'avança vers lui et le salua.

Beau boulot mon vieux! J'admire votre courage. Je suis Blacks, Capitaine de ce navire. Suivez moi mon cher, mes infirmières vont vérifier si vous n'avez rien de cassé.

Sark le suivit tant bien que mal et se laissa osculter par les infirmières. Le diagnostique n'était pas très glorieux et le Capitaine reprit la parole.

Mon ami tu es le bienvenu sur ce navire, je vais te faire préparer une chambre si tu es daccord pour rester sur le navire pour reprendre des forces, sinon je te conduirai dans une auberge au village.

J'accepte votre offre, parvint-il à dire encore, sa tête lui tournait de plus en plus et il parvenait à peine à tenir debout. Il entendit la voix d'une femme qui le prit par la hanche et l'emmena dans une pièce chaude. Elle l'aida à retirer ses vêtements et il enfila une robe de nuit péniblement. Il pouvait encore apercevoir vaguement le lit et s'y engoufra.

Merc... parvenait-il encore à dire et se laissa aller pour de bon.

Cela faisait un bon moment qu'il n'avait pu se reposer et cela lui faisait beaucoup de bien. La femme rentra dans la pièce quelques instants plus tard. Elle parla de nouveau mais il était encore trop faible pour comprendre quoi que ce soit. La vision encore floue, il vit qu'elle lui tendait un parchemin et lentement il le déroula. Il dut à deux reprises se frotter les yeux afin de ravoir une vision plus nette. Et ce qu'il vit le stupéfia.

10000 pièces d'or... Y a pas à dire, ils y ont mis le paquet cette fois... pensa-t-il tout haut.

Sa vision revenue, il s'aperçut que la femme n'était autre que Carina, surnommée Courte Patte. Ni une, ni deux, ses sens reprirent le dessus et il sauta du lit pour attraper son pistolet. Oubliant la douleur qui le tiraillait de toute part, la respiration haletante, il l'arma et le pointa en direction de la jeune femme.

Courte Patte, toujours agenouillée, le pistolet sur la tempe, regardait encore le lit où se trouvait Sark quelques instants plus tôt.

D'une voix neutre, elle dit:

- Allez-y, tirez. Je vous ai fait assez de mal comme cela... Vous avez perdu votre bateau et... et... qu'est devenu le jeune garçon qui vous accompagnait?

Elle baissa légèrement la tête et ferma les yeux, attendant le coup mortel.

...Le jeune garçon... SHELDON...

Sark retira le pistolet de la tempe de Courte Patte soudainement.

Croyez-vous que cela me fasse quelque chose?? Vous me parlez de ce que j'ai pu subir mais ce n'est rien comparé à ce que tous les villageois ont pu subir. Nombre d'entre eux y ont sûrement perdu la vie... des personnes innocentes... Par votre faute!!! Le pire châtiment que l'on pourrait vous administrer serait de vous laisser avec ce poids sur la conscience... si du moins vous en avez une... répliqua-t-il calmement d'une voix amère.

Malgré la douleur il ne pouvait rester là. Il devait à tout prix rejoindre Sheldon. Il retira la robe de nuit qu'elle lui avait donné et enfila les affaires sèches tout en prenant soin de reprendre son sabre ainsi que ses propres vêtements qu'il plongea dans un sac de toile à portée de mains. Il s'arrêta près de la jeune femme toujours agenouillée au même endroit et jeta la robe de nuit à ses genoux. Il sortit de la chambre et discrètement passa par le bastingage et rejoignit le port à la nage.

Courte Patte serra la robe de nuit contre elle et se mit à pleurer. Quel fou, il lui faut du repos dans cet état, puis elle se mit à penser au village détruit, toutes ces maisons sur le port qu'il allait falloir reconstruire...

Elle s'endormit par terre, la tête sur la robe de nuit roulée en boule, la figure pleine de larmes. C'était un sommeil agité, son corps était secoué de spasmes. On aurait dit qu'elle continuait à pleurer dans son sommeil.

Après les long travaux sur le navire Blacks ordonna de retourner au port et y descendi, mais juste avant de descendre ordonna a ses hommes de rester prets a repartir

Courte Patte cria. Elle se réveilla en sursaut. Où était-elle? Et que faisait-elle par terre? Elle eu un mal fou à se relever, son corps était ankylosé et elle avait une de ces migraines. Voyant la robe de nuit sur le sol, des souvenirs lui remontèrent en tête à une vitesse folle.

... Sark... le garçon... subir... perdu la vie... innocents... des mots, des bribes de phrases commencèrent à tourner dans sa tête, l'assaillant de toute part. La tête lui tournait. Elle se dirigea vers la salle de bain, attrapa le verre, ouvrit le robinet et s'écroula dans un grand fracas de verre cassé. Sa tête frappa le lavabo de plein fouet.

Au bout de quelques minutes... ou était-ce des heures? Courte Patte ouvrit un oeil, elle était étalée au milieu d'un tas de verre et sentait de forts élancements dans sa tête. Se déplaçant à grand peine, elle s'adossa à un des murs. Il y avait du sang séché sur le sol, elle avait dû rester dans les vaps un bon bout de temps. Elle sentait que son front et le tour de son oeil étaient enflés, elle arrivait à peine à ouvrir son oeil droit.

Prenant une grande inspiration, elle dit du plus fort qu'elle pût: "Il y... a quelqu'un?" Mais sa voix était faible... Elle ferma les yeux, la tête en arrière contre le mur, écoutant les bruits et espérant que quelqu'un passerait près de la cabine...

Un moussaillon en train de passer la mope pas loin de là l'entendit.
Il se dirigea vers elle.

- Madame, que se passe-t-il? d'un air intrigué, vous avez besoin d'aide, besoin de quoi?

Le matelot n'osait s'aventurer dans la salle de bain.

Courte Patte répondit d'une voix faible:
- Non, non, je n'ai rien besoin, je crie pour le plaisir... mais voyons, aidez-moi! Je suis incapable de me déplacer seule.

Le matelot entra et vit le verre cassé à travers la pièce, Courte Patte était assise derrière la porte, du sang sur la figure, les yeux clos.

- Mon Dieu! Mais qui diable vous a fait ça? Il mérite la planche!

- Non, non, ce n'est personne, je me suis fait ça moi-même...

- Que faites-vous dans cette cabine au fait? Ce n'est pas la vôtre...

- Arrêtez avec vos questions et aidez-moi voulez-vous?

Le puissant marin glissa ses bras sous les épaules de la pirate et la souleva comme une plume. Une fois debout il l'attrapa par les jambes et la prit dans ses bras. Courte Patte lui dit de la déposer sur le lit mais il ne voulait pas.

- Je vous emmène dans votre cabine ou alors à l'infirmerie mais vous ne restez pas là, je vais nettoyer tout ça.

- Bon, faites à votre guise. Mon mari est-il près d'ici?

- Non, je pense qu'il est descendu à terre, vous voulez que je demande à quelqu'un d'aller le chercher?

- Ne le dérangez pas, il reviendra bien.

Le matelot la déposa délicatement sur son lit et s'en alla, il revint peu après avec un linge humide et en frotta la figure de Carina. C'était froid, elle grimaça un peu mais ça faisait du bien.

- Ca a l'air superficiel heureusement. Mais dites-le moi maintenant, qui a fait ça? Ah! Je sais! Le gars que l'on a repêché tout à l'heure! C'est lui hein! Je me disais bien qu'il était louche! D'ailleurs je me demande bien où j'avais bien pu le voir avant, il ne me semblait pas inconnu.

- Sur un avis de recherche...

- Ah! Oui! Je le retrouverai et je vous vengerai!

- NON! protesta-t-elle du mieux qu'elle pût. Vous n'en ferez rien! Asseyez-vous là et écoutez-moi...

L'homme, intrigué, obéit.

- L'homme de tout à l'heure, Sark, est un homme courageux et de bonne foi, j'en suis sûre, et je pense qu'il a besoin d'aide, alors si vous le retrouvez, ne lui faites pas de mal, je vous en conjure, mais proposez lui plutôt de l'aide. Mais ne lancez pas de grandes recherches au cas où d'autres voudraient lui tomber dessus. En tout cas si vous le voyez, il sera sûrement avec un jeune garçon, s'il est encore en vie... Ne parlez de cela à personne en tout cas, leur vie en dépend. Si j'apprends qu'il leur arrive quelque chose par votre faute, je ne donne pas cher de votre peau.

- Je ne...

- Chhhhut! Laissez-moi maintenant et demandez qu'on ne me dérange pas!

Le matelot ressortit songeur...

Il alla remettre la cabine où se trouvait Sark en ordre et termina son ouvrage à bord. Il décida ensuite de descendre au village, voir s'il pouvait entendre quelque chose d'intéressant. Il se dirigea donc vers la taverne tout en laissant trainer ses oreilles dans les conversations des villageois.